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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/93

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pernicieuse, leurs pouvoirs leur furent retirés et leur office fut aboli. On ne confia les fonctions publiques de la religion qu’aux ministres établis de l’Église, les évêques et les prêtres : dénominations qui, dans leur première origine, paraissent avoir désigné la même dignité et le même ordre de personnes[1]. Le nom de prêtre exprimait leur âge, ou plutôt leur gravité et leur sagesse ; le titre d’évêque marquait leur inspection sur la foi et sur les mœurs des chrétiens commis à leurs soins paternels. Dans le premier âge du christianisme, ces prêtres épiscopaux, dont le nombre était plus ou moins grand, en proportion du nombre respectif des fidèles, gou-

  1. Les premiers ministres établis dans l’Église furent les diacres, créés d’abord à Jérusalem au nombre de sept (Act. des ap., c. 6, v. 1-7) : ils étaient chargés de la distribution des aumônes ; des femmes même eurent part à cet emploi. Après les diacres vinrent les anciens ou prêtres (πρεσβυτεροι), chargés de maintenir dans la communauté l’ordre, la décence, et d’agir partout en son nom. Les évêques furent ensuite chargés de veiller sur la foi et sur l’instruction des fidèles : les apôtres eux-mêmes instituèrent plusieurs évêques. Tertullien (adver. Marc., c. 5), Clément d’Alexandrie et plusieurs pères des deuxième et troisième siècles, ne permettent pas d’en douter. L’égalité de rang qui régnait entre ces divers fonctionnaires n’empêchait pas que leurs fonctions ne fussent distinctes, même dans l’origine ; elles le devinrent bien plus dans la suite. (Voyez Planck, Hist. de la constitut. de l’Église chrét., tom. I, p. 24. Geschichte der christlich-kirchlichen Verfassung.) (Note de l’Éditeur.)