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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/97

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Conciles provinciaux.

Telles furent la douceur et l’égalité du gouvernement des chrétiens pendant plus de cent ans après la mort des apôtres. Chaque société formait en elle-même une république séparée et indépendante ; et quoique les plus éloignés de ces petits états entretinssent par lettres et par députés un commerce mutuel qui servait à cimenter leur union, les différentes parties du monde chrétien ne reconnaissaient point encore d’autorité suprême, ni d’assemblée législative. À mesure que le nombre des fidèles augmenta, ils s’aperçurent combien il leur serait avantageux de lier plus étroitement leurs intérêts et leurs desseins. Vers la fin du second siècle, les Églises de la Grèce et de l’Asie adoptèrent l’institution utile des synodes provinciaux[1], et l’on peut supposer qu’en formant

    sur l’enthousiasme (Essais, vol. I, p. 76, in-4o.) peuvent s’appliquer même aux inspirations réelles.

  1. Les synodes ne furent pas le premier moyen que prirent les Églises isolées pour se rapprocher et faire corps. Les diocèses se formèrent d’abord de la réunion de plusieurs petites églises de campagne avec une église de ville : plusieurs églises de ville venant à se réunir entre elles ou avec une église plus considérable, donnèrent naissance aux métropoles. Les diocèses ne durent se former que vers le commencement du deuxième siècle : avant cette époque les chrétiens n’avaient pas établi assez d’églises de campagne pour avoir besoin de cette réunion. C’est vers le milieu de ce même siècle que l’on découvre les premières traces de la constitution métropolitaine.
    Les synodes provinciaux ne commencèrent que vers le milieu du troisième siècle, et ne furent pas les premiers