Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un conseil représentatif, ils prirent pour modèle les établissemens célèbres de leur pays, les amphictions, la ligue achéenne, ou les assemblées des villes de l’Ionie. Les évêques des Églises indépendantes avaient coutume, et furent bientôt obligés, par une loi, de se rendre dans la capitale de la province aux époques fixées du printemps et de l’automne[1]. Ils prenaient dans leurs délibérations l’avis d’un petit nombre de prêtres distingués, et se trouvaient contenus par la présence de la multitude qui les écoutait. Leurs décrets, qui furent appelés canons, réglaient tous les points importans de la foi et de la discipline ; l’on devait naturellement imaginer que le Saint-Esprit verserait ses dons en abondance sur l’assemblée réunie des représentans du peuple chrétien. L’institution des

    synodes. L’histoire nous donne des notions positives sur les synodes tenus vers la fin du deuxième siècle à Éphèse, à Jérusalem, dans le Pont et à Rome, pour terminer les différends qui s’étaient élevés entre les Églises latines et les Églises d’Asie sur l’époque de la célébration de la pâque. Mais ces synodes n’étaient assujettis à aucune forme régulière, à aucun retour périodique : cette régularité ne s’établit qu’avec les synodes provinciaux, qui se formaient de la réunion des évêques d’un district soumis à un métropolitain. (Planck, Hist. de la Const. de l’Église chrét., t. I, p. 90.) (Note de l’Éditeur.)

  1. Acta concil. Carthag., apud Cyprian., edit. Fell., p. 158. Ce concile fut composé de quatre-vingt-sept évêques des provinces de Mauritanie, de Numidie et d’Afrique ; quelques prêtres et quelques diacres assistèrent à l’assemblée ; præsente plebis maximâ parte.