CHAPITRE XXIII.
Religion de Julien.
Le titre d’Apostat a terni la réputation de Julien ; et le fanatisme, en cherchant à obscurcir ses vertus, a exagéré la grandeur réelle et apparente de ses fautes. On le regarde, d’après d’autres préventions, comme un monarque philosophe, qui voulait protéger également les factions religieuses de l’empire, et calmer la fièvre théologique dont le peuple fut saisi depuis les édits de Dioclétien, jusqu’à l’exil de saint Athanase. Un examen plus soigné de son caractère et de sa conduite donnera une opinion moins favorable d’un prince qui n’échappa point à la contagion de son siècle. Nous avons l’avantage de pouvoir comparer les portraits que nous ont laissés de lui ses admirateurs les plus zélés et ses ennemis les plus ardens. Un historien judicieux et plein de candeur, qui a été le spectateur impartial de sa vie et de sa mort, raconte avec fidélité ses actions. Les déclarations publiques et particulières de l’empereur lui-même confirment le témoignage unanime de ses contemporains ; et ses divers écrits annoncent la teneur uniforme de ses opinions religieuses, sur lesquelles la politique devait lui inspirer de la réserve plutôt