Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 4.djvu/86

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paraît impatient d’annoncer au monde le glorieux exemple du souverain des Gaules, qui, dès les premiers jours de son règne, reconnut et adora la majesté du vrai et seul Dieu de l’univers[1]. Le savant Eusèbe attribue la foi de Constantin au signe miraculeux qu’il aperçut dans le ciel lorsqu’il préparait son expédition d’Italie[2]. L’historien Zosime assure malicieusement que l’empereur avait trempé ses mains dans le sang de son fils aîné, avant de renoncer publiquement aux dieux de Rome et de ses ancêtres[3]. Constantin a donné lieu lui-même, par sa conduite, aux doutes que font naître ces diffé-

    pendant la persécution de Licinius. Voyez Dufresnoi, Préface, p. 5 ; Tillemont, Mém. ecclés., tom. VI, p. 465-470 ; Lardner, Crédibilité, etc. part. 2, tom. VII, 78-86. Quant à moi, je suis presque convaincu que Lactance a dédié ses Institutions au souverain de la Gaule, dans le temps où Galère, Maximin et même Licinius, persécutèrent les chrétiens, c’est-à-dire, entre les années 306 et 311.

  1. Lactance, divin. Instit., l. I, VII, 27. Le premier et le plus important de ces passages est omis à la vérité dans vingt-huit manuscrits ; mais il se trouve dans dix-neuf. Si nous balançons l’autorité respective de ces manuscrits, nous pouvons citer en faveur du passage un manuscrit de neuf cents ans, qui est dans la bibliothéque du roi de France ; mais ce même passage ne se trouve point dans le manuscrit correct de Bologne, que le père Montfaucon suppose écrit dans le sixième ou septième siècle (Diarium italic., p. 409). La plupart des éditeurs, excepté Isée, ont reconnu le style de Lactance. Voyez Lactance, éd. Dufresnoi, t. I, p. 596.
  2. Euseb., in vit. Constant., l. I, c. 27-32.
  3. Zosime, l. II, p. 104.