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rus dans la ville de Tyane en Cappadoce. De Tyane il se rendit à Ancyre, capitale de la province de Galatie, où Jovien prit et donna à son fils, encore enfant, le titre de consul et les ornemens du consulat[1]. [A. D. 364. 1er janvier.]Ce fut à Dadastana[2], petite ville obscure, à une égale distance de Nicée et d’Ancyre, que l’empereur trouva le terme fatal de son voyage et de son existence. Il alla se coucher après un souper, peut-être trop copieux, et on le trouva le lendemain matin mort dans son lit. [Mort de Jovien. 17 février.]Il y eut différentes opinions sur la cause de cette mort. Les uns l’attribuèrent à une indigestion occasionnée par la quantité de vin qu’il avait bu, ou par la qualité des champignons qu’il avait mangés le soir précédent ; d’autres prétendirent qu’il avait été suffoqué durant son sommeil par la vapeur du charbon et par les exhalaisons malsaines qui sortirent des plâtres neufs dont étaient couverts les murs de l’appartement[3]. Les soupçons

  1. Cujus vagitus, pertinaciter reluctantis, ne in curuli sellâ veheretur ex more, id quod mox accidit, protendebat. Auguste et ses successeurs sollicitèrent respectueusement une dispense d’âge pour les fils ou les neveux qu’ils élevèrent au consulat ; mais la chaire curule du premier Brutus n’avait jamais été profanée par un enfant.
  2. L’Itinéraire d’Antonin place Dadastana à cent vingt-cinq milles romains de Nicée, et à cent dix-sept d’Ancyre. (Itinéraire de Wesseling, p. 142.) Le Pèlerin de Bordeaux, en omettant quelques postes, réduit la distance entière de deux cent quarante-deux à cent quatre-vingt-un milles. (Wesseling, p. 574.)
  3. Voyez Ammien (XXV, 10) ; Eutrope (X, 18), qui