Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/18

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de poison[1] et d’assassinat n’eurent d’autre motif que le peu de recherches qui furent faites sur la mort d’un prince dont le règne et la personne furent bientôt oubliés. On transporta le corps de Jovien à Constantinople, dans les tombeaux de ses prédécesseurs. Chariton, son épouse, et fille du comte Lucilien, rencontra sur sa route cette lugubre procession. Elle pleurait encore la mort violente de son père, et se flattait de sécher ses larmes dans les embrassemens d’un époux revêtu de la pourpre. Les angoisses de la tendresse maternelle vinrent ajouter encore à sa douleur et à ses regrets. Six semaines avant la mort de l’empereur, son fils avait été placé, quoique enfant, dans la chaire curule, honoré du nobilissime et des vaines décorations du consulat. Il avait reçu de son grand-père le nom de Varronien. Trop jeune pour connaître la fortune, ce fut seulement aux soupçons inquiets du gouvernement, qu’il put se rappeler qu’il était fils d’un empereur. À l’âge

    pouvait être aussi présent ; saint Jérôme (tom. I, p. 26, ad Heliodorum) ; Orose (VIII, 31) ; Sozomène (l. VI, c. 6) ; Zosime (l. III, p. 197-198) ; et Zonare (t. II, l. XIII, p. 28-29). Nous ne pouvons nous attendre à ce qu’ils s’accordent parfaitement sur tous les points, et nous ne nous arrêterons pas à discuter les différences légères qui peuvent se trouver entre eux.

  1. Ammien, dérogeant à sa candeur et à son bon sens ordinaires, compare la mort du débonnaire Jovien à celle du second Africain, qui excita la crainte et le ressentiment de la faction populaire.