Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/27

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ministres du palais et des gouverneurs de provinces ; mais Valentinien sut séparer de la foule coupable les officiers qui s’étaient distingués par leur mérite ; et il paraît que, malgré les clameurs du zèle et du ressentiment, cette réforme fut conduite avec sagesse et modération[1]. Les réjouissances du nouveau règne éprouvèrent une interruption passagère par l’indisposition soudaine et suspecte des deux empereurs. Dès que leur santé fut rétablie, ils quittèrent Constantinople au commencement du printemps, et terminèrent solennellement le partage de l’empire dans le château ou palais de Médiana, à trois milles de Naissus[2]. Valentinien céda à son frère la riche préfecture de l’Orient, depuis le Bas-Danube jusques aux confins de la Perse, et se réserva les préfectures guerrières de l’Illyrie, de l’Italie et de la Gaule, depuis l’extrémité de la Grèce jusqu’au rempart de la Calédonie, et depuis le rempart de la Calédonie jusqu’au pied du mont Atlas. L’administration des provinces continua à se diriger d’après les mêmes bases, mais deux cours et deux conseils obligèrent de doubler le nombre des généraux et des magistrats ; on eut égard dans la répartition des emplois au mérite et à la situation particulière de chacun, et l’on

    cien, favori coupable de Julien et ennemi personnel de Valentinien, en fut quitte pour le paiement d’une légère amende.

  1. L’accusation vague d’une réforme générale (Zosime, l. IV, p. 201) est réfutée par Tillemont, t. V, p. 21.
  2. Ammien, XXVI, 5.