Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/274

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troisième[1]. Cependant les adversaires victorieux de l’arianisme jugèrent à propos d’expliquer le langage équivoque de quelques docteurs, de confirmer la foi des catholiques, et de condamner la doctrine peu goûtée d’une secte de Macédoniens, qui, en admettant que le Fils était consubstantiel avec le Père, craignaient, s’ils poussaient plus loin la complaisance, qu’on ne les accusât d’avouer l’existence de trois Dieux. Une sentence finale et unanime établit la divinité du Saint-Esprit comme égale à celle des deux autres personnes. Cette doctrine mystérieuse a été reçue de toutes les nations chrétiennes et de toutes leurs Églises, et leur respectueuse reconnaissance a placé les évêques assemblés par Théodose au second rang des conciles généraux[2]. Leur connaissance de la vérité religieuse peut s’être con-

  1. Le Clerc a donné (Bibl. univers., t. XVIII, p. 91-105) un extrait fort curieux des sermons que saint Grégoire de Nazianze prêcha à Constantinople contre les ariens, les eunomiens, les Macédoniens, etc. Il dit aux Macédoniens qui reconnaissaient la divinité du Père et du Fils, et rejetaient celle du Saint-Esprit, qu’on pouvait aussi bien les appeler trithéistes que dithéistes. Saint Grégoire était lui-même un peu trithéiste, et sa monarchie du ciel ressemble fort à une aristocratie bien ordonnée.
  2. Le premier concile général de Constantinople triomphe aujourd’hui dans le Vatican ; mais les papes ont hésité longtemps, et leurs doutes embarrassent et font presque chanceler l’humble Tillemont. (Mém. ecclés., t. IX, p. 499, 500.)