Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/423

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prouver sa modération en s’abstenant de prendre le diadème, et en continuant de fournir à Rome le tribut ou plutôt le subside ordinaire de grains. Dans tous les partages de l’empire, les cinq provinces de l’Afrique avaient toujours appartenu à l’Occident, et Gildon avait consenti à gouverner ce vaste pays au nom d’Honorius ; mais la connaissance qu’il avait du caractère et des desseins de Stilichon, l’engagea bientôt à adresser son hommage à un souverain plus faible et plus éloigné. Les ministres d’Arcadius embrassèrent la cause d’un rebelle perfide ; et l’espérance illusoire d’ajouter les nombreuses villes de l’Afrique à l’empire de l’Orient, les engagea dans une entreprise injuste qu’ils n’étaient point en état de soutenir par les armes[1].

Il est condamné par le sénat de Rome. A. D. 397.

Stilichon, après avoir fait une réponse, ferme et décisive aux prétentions de la cour de Byzance, accusa solennellement le tyran de l’Afrique devant le tribunal qui jugeait précédemment les rois et les nations du monde entier ; l’image de la république, oubliée depuis long-temps, reparut sous le règne d’Honorius. L’empereur présenta au sénat un détail long et circonstancié des plaintes des provinces et des crimes de Gildon, et requit les membres de cette vénérable assemblée de prononcer la sentence du

  1. Inque tuam sortem numerosas transtulit urbes.
    Claudien (De bell. Gildon., 232-324) a parlé avec une circonspection politique des intrigues de la cour de Byzance, rapportées aussi par Zosime (l. V, p. 302).