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Il fait une invasion en Italie. A. D. 400-403

Le petit nombre des faits[1] constatés et l’incertitude des dates[2] ne nous permettent point de donner des détails de la première invasion d’Alaric en Italie. La marche qu’il eut à faire, probablement depuis Thessalonique jusqu’au pied des Alpes Juliennes, dans les provinces ennemies et belliqueuses de la Pannonie, son passage à travers ces montagnes fortifiées par des troupes et des retranchemens, le siége d’Aquilée et la conquête de l’Istrie et de la Vénétie, semblent lui avoir coûté beaucoup de temps. À moins que ses opérations n’aient été conduites avec beaucoup de lenteur et de circonspection, la longueur de l’intervalle donnerait à penser qu’avant de pénétrer dans le cœur de l’Italie, le roi des Goths se retira vers les bords du Danube et recruta son armée d’un nouvel essaim de Barbares. Puisque les principaux événemens publics échappent aux recherches de l’historien, on lui permettra de contempler

  1. Nos meilleurs matériaux sont neuf cent soixante-dix vers de Claudien, dans le poëme De bell. getico, et au commencement de celui qui célèbre le sixième consulat d’Honorius. Zosime garde le plus profond silence, et nous sommes réduits aux parcelles que nous pouvons tirer d’Orose et des Chroniques.
  2. Malgré les fortes erreurs de Jornandès, qui confond les différentes guerres d’Alaric en Italie (c. 29), sa date du consulat de Stilichon et d’Aurélien mérite confiance. Il est certain d’après Claudien (voy. Tillemont, Hist. des emper., t. V, p. 804), que la bataille de Pollentia se donna A. D. 403 ; mais nous ne pouvons pas aisément remplir l’intervalle.