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jusqu’au milieu du huitième siècle, Ravenne fut considérée comme le siége du gouvernement et la capitale de l’Italie[1].

Révolutions de la Scythie. A. D. 400.

Les craintes d’Honorius étaient fondées et ses précautions ne furent pas inutiles. Tandis que l’Italie se réjouissait d’être délivrée des Goths, il s’élevait une tempête violente parmi les nations de la Germanie. Elles cédaient à l’impulsion irrésistible qui paraît s’être communiquée successivement depuis l’extrémité orientale du continent de l’Asie. Les annales de la Chine, dont nous a donné connaissance l’industrieuse érudition de notre siècle, peuvent aider utilement à découvrir les causes secrètes et éloignées qui entraînèrent la chute de l’Empire romain. Après la fuite des Huns, les Sienpi victorieux occupèrent leur vaste territoire au nord du grand mur. Tantôt ils se répandaient en tribus indépendantes, tantôt ils se rassemblaient sous un seul chef, jusqu’à l’époque où, sous le nom de Topa ou de maîtres de la terre, qu’ils s’étaient donnés eux-mêmes, ils acquirent une consistance plus solide et une puissance plus formidable. Les Topa forcèrent bientôt les nations pastorales du désert oriental à reconnaître la supériorité de leurs armes. Ils envahirent la Chine dans un moment de faiblesse et de discorde intestine de ce grand empire ; et ces heureux Tartares, adoptant les lois

  1. Depuis l’année 404, les dates du Code Théodosien sont toujours de Constantinople ou de Ravenne. Voyez Godefroy, Chronologie des Lois, t. I, p. 148, etc.