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ques déserteurs pannoniens la connaissance du pays et des routes ; et l’invasion de la Gaule projetée par Alaric, fut exécutée par les restes de l’armée de Radagaise[1].

Cependant, s’ils avaient conçu l’espérance d’obtenir le secours des Germains qui habitaient les bords du Rhin, cette espérance fut déçue. Les Allemands conservèrent strictement la neutralité, et les Francs firent briller leur valeur et leur zèle pour la défense de l’empire. Dans cette rapide expédition sur le Rhin, qui avait signalé les premiers instans de son gouvernement, Stilichon s’était attaché avec une attention particulière aux moyens de s’assurer l’alliance de cette nation guerrière, et d’en éloigner les ennemis irréconciliables de la paix et de la république. Marcomir, un de leurs rois, ayant été publiquement convaincu devant le tribunal du magistrat romain, d’avoir violé la foi des traités, fut banni de son pays par un exil peu rigoureux

    était sans doute d’ajouter indirectement. Il sauva l’Italie en sacrifiant la Gaule.

  1. Le comte du Buat assure que l’invasion de la Gaule se fit par les deux tiers restant de l’armée de Radagaise. Voyez l’Histoire ancienne des peuples de l’Europe, t. VII, p. 87-121. Paris, 1772 ; ouvrage savant que je n’ai eu l’avantage de lire que dans l’année 1777. Dès 1771, j’ai trouvé la même idée dans une ébauche de la présente histoire, et depuis dans Mascou (VIII, 15) ; un pareil concert de sentiment sans communication peut donner quelque poids à notre commune opinion.