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voisin de Nitrie[1], qu’habitaient cinq mille moines. Des prêtres ariens servirent de guides aux soldats, et l’histoire rapporte qu’il fut fait un grand carnage dans les monastères qui voulurent résister aux ordres de leur souverain[2].

Valentinien réprime l’avarice du clergé. A. D. 370.

L’empereur Valentinien donna le premier exemple des règlemens sévères au moyen desquels la sagesse des législateurs modernes a mis des bornes à l’opulence et à l’avarice du clergé. On lut publiquement dans les églises de la ville un édit adressé à Damase, évêque de Rome[3], par lequel le monarque recommandait aux moines et aux ecclésiastiques de ne point fréquenter la demeure des veuves et des vierges, et chargeait les magistrats civils de la punition de leur désobéissance. Il ne fut plus permis au directeur de recevoir aucun don, legs ou héritage

  1. Voy. d’Anville, Description de l’Égypte, p. 74. J’examinerai dans la suite les institutions monastiques.
  2. Socrate, l. IV, p. 24, 25 ; Orose, l. VII, c. 33 ; saint Jérôme, in Chron., p. 189 ; et tom. II, p. 212. Les moines d’Égypte opérèrent un grand nombre de miracles, qui démontrent la sincérité de leur foi. Cela est vrai, dit Jortin dans ses Remarques ; mais quelle preuve avons-nous de la vérité de ces miracles ?
  3. Code Théodosien, l. XVI, tit. 2, leg. 20. Godefroy (t. VI, p. 49) rassemble impartialement, à l’exemple de Baronius, tout ce que les pères ont dit au sujet de cette loi importante, dont l’esprit a été ranimé long-temps après par l’empereur Frédéric II, Édouard Ier, roi d’Angleterre, et d’autres princes chrétiens qui ont régné depuis le douzième siècle.