Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Leur invasion de la Grande-Bretagne. A. D. 343-366.

Six ans après la mort de Constantin, les incursions funestes des Pictes et des Écossais exigèrent la présence du plus jeune de ses fils, qui régnait sur l’empire d’Occident. Constans visita la Grande-Bretagne : mais nous pouvons juger de l’importance de ses exploits par le langage de son panégyriste, qui ne célèbre que son triomphe sur les élémens, ou, en d’autres termes, le bonheur qu’il eut de passer sans peine et sans danger du port de Boulogne à celui de Sandwich[1]. L’administration corrompue et sans vigueur des eunuques de Constans aggrava

    bardes irlandais, des historiens écossais ou les antiquaires bretons, Buchanan, Camden, Usher, Stillingfleet, sont entièrement fabuleuses ; 3o. que trois des tribus irlandaises, citées par Ptolémée (A. D. 150), sont d’extraction calédonienne ; 4o. qu’une branche cadette des princes calédoniens de la maison de Fingal acquit et posséda la monarchie d’Irlande. D’après ces concessions, il ne reste de différence entre M. Whitaker et ses adversaires, que sur des points obscurs peu importans. L’Histoire originale qu’il produit d’un Fergus, cousin d’Ossian, qui fut transplanté (A. D. 320) d’Irlande en Calédonie, est bâtie sur une conjecture tirée des poésies erses, et sur l’autorité suspecte de Richard de Cirencester, moine du quatorzième siècle. La vivacité d’esprit de cet ingénieux et savant antiquaire, lui a fait oublier la nature de la question qu’il discute avec tant de véhémence, et qu’il décide d’un ton si absolu.

  1. Hyeme tumentes ac sævientes undas calcastis oceani sub remis vestris ; … insperalam imperatoris faciem Britannus expavit. Julius Firmicus Maternus, de error. profan. Relig., p. 464, éd. Gronov. ad calcem Minuc. Fæl. (Voyez Tillemont, Hist. des emper., t. IV, p. 336.)