Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/111

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du sang d’un parent d’Honorius, il arracha de la cour de Ravenne, avec laquelle il entretenait une secrète correspondance, l’autorisation de ses prétentions criminelles. Constantin s’étant engagé par serment à délivrer l’Italie des Goths, s’avança jusqu’aux rives du  ; et après avoir donné plus d’alarmes que de secours à son pusillanime allié, il se retira précipitamment dans le palais d’Arles, pour célébrer, avec un luxe désordonné, un triomphe sans réalité. Mais sa prospérité passagère fut troublée et bientôt détruite par la révolte du comte Gerontius, le plus brave de ses généraux, qui, durant l’absence de Constans, fils de Constantin, et déjà revêtu de la pourpre, commandait dans les provinces de l’Espagne. Au lieu de se placer lui-même sur le trône, Gerontius, par des raisons dont nous ne sommes pas instruits, disposa du diadème en faveur de son ami Maxime, qui fixa sa résidence à Tarragone, tandis que son actif général traversait les Pyrénées pour surprendre les deux empereurs, Constantin et Constans, avant qu’ils fussent préparés à se défendre. Le fils perdit à Vienne la liberté et la vie ; et ce jeune infortuné eut à peine le loisir de déplorer la funeste élévation de sa famille, qui l’avait pressé ou forcé de commettre un sacrilège, en quittant la paisible obscurité de la vie monastique. Le père s’enferma dans Arles, et y soutint un siége ; mais la ville aurait infailliblement été prise par Gerontius, si une armée d’Italie ne fût venue promptement à son secours. Le nom d’Honorius et