Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/115

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avec horreur de l’assassin d’Édobic, et donna des ordres sévères pour que le camp ne fût pas souillé plus long-temps de la présence d’un misérable qui avait violé les lois de l’honneur et de l’hospitalité. L’usurpateur, qui du haut des murs d’Arles voyait anéantir sa dernière espérance, résolut de confier sa vie à un vainqueur si généreux. Après avoir exigé sûreté pour sa personne, et s’être fait donner, par l’imposition des mains, le caractère sacré d’ecclésiastique, il ouvrit les portes d’Arles ; mais Constantin éprouva bientôt que les principes d’honneur et d’intégrité qui dirigeaient la conduite ordinaire de Constance, étaient subordonnés à la doctrine de la politique. [Mort de l’usurpateur Constantin. A. D. 411. Nov. 28.]Le général romain ne voulut pas, à la vérité, souiller ses lauriers du sang d’un rebelle ; mais il fit partir, sous une forte garde, Constantin et son fils Julien pour l’Italie ; et, avant d’arriver à Ravenne, ils rencontrèrent les ministres de la mort.

Chute des usurpateurs Jovinus, Sébastien et Attale. A. D. 411-416.

Dans un temps où l’on convenait généralement qu’il se trouvait à peine un seul citoyen dans tout l’empire, dont le mérite personnel ne fût supérieur à celui des princes que le hasard de la naissance avait placés sur le trône, une foule d’usurpateurs se succédaient rapidement, sans réfléchir au sort de leurs prédécesseurs. Ce désordre se faisait particulièrement sentir dans les provinces de la Gaule et de l’Espagne, où les ravages de la guerre et l’esprit de révolte avaient anéanti tous les principes d’ordre et d’obéissance. Durant le quatrième mois du siége