Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/140

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soumises de la Gaule. Dans un édit[1] rempli des plus fortes assurances de l’affection paternelle, dont la plupart des princes emploient le langage sans en connaître le sentiment, l’empereur Honorius déclara l’intention de convoquer tous les ans une assemblée des sept provinces, dénomination particulièrement appliquée à l’Aquitaine et à l’ancienne Narbonnaise, d’où les arts utiles et agréables de l’Italie avaient fait disparaître depuis long-temps la grossièreté sauvage des Celtes, leurs premiers habitans[2]. Arles, le siége du gouvernement comme celui du commerce, fut choisie pour le lieu de l’assemblée, qui tenait régulièrement, tous les ans, ses séances durant vingt-huit jours, depuis le 15 août jusqu’au 15 septembre. Elle était composée du préfet du prétoire des Gaules, de sept gouverneurs de provinces, un consulaire et six présidens, des magistrats, et peut-être des évêques d’environ soixante villes, et d’un nombre suffisant, mais indéterminé, des plus considérables et des plus opulens propriétaires de terres, qu’on pouvait raison-

  1. Voyez le texte exact de cet édit, tel que l’a publié Sirmond. Not. ad Sidon. Apollinar., p. 147. Hincmar, qui assigne une place aux évêques, avait probablement vu dans le neuvième siècle une copie plus parfaite. Dubos, Histoire critiq. de la Monarch. Franc., t. I, p. 241-255.
  2. La Notitia prouve évidemment que les sept provinces étaient le Viennois, les Alpes maritimes, la première et la seconde Narbonnaise, la Novempopulanie et la première et seconde Aquitaine. Au lieu de la première Aquitaine, l’abbé Dubos, sur l’autorité de Hincmar, veut substituer la première Lyonnaise.