Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/198

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pereur d’Orient qui atteignait alors sa vingtième année. Elle réussit facilement à exciter la curiosité de son frère par une peinture intéressante des charmes d’Athénaïs, dont elle vantait les grands yeux, les traits bien proportionnés, le teint éblouissant, la chevelure dorée, la taille élégante, le maintien plein de grâces, l’esprit perfectionné par l’étude, et la vertu éprouvée par le malheur. Théodose, caché derrière un rideau dans l’appartement de sa sœur, eut le plaisir de contempler la belle Athénienne ; le modeste jeune femme lui déclara bientôt sa pure et honorable flamme. Les noces furent célébrées au milieu des acclamations de la capitale et des provinces. Athénaïs renonça sans peine aux erreurs du paganisme, reçut le baptême et le nom d’Eudoxie ; mais la prudente Pulchérie ne lui accorda le titre d’Ausgusta qu’au moment où elle eut prouvé sa fécondité par la naissance d’une fille, qui épousa quinze ans après l’empereur d’Occident. Les frères d’Eudoxie n’obéirent qu’avec crainte aux ordres de la nouvelle impératrice qui les appelait près d’elle ; mais il ne lui était pas difficile de leur pardonner l’heureuse dureté qu’ils avaient exercée envers elle ; et la tendresse, ou peut-être la vanité d’une sœur, se plut à les élever au rang de consuls et de préfets. Au milieu de la magnificence de sa nouvelle condition, elle cultiva toujours les talens qui avaient contribué à son élévation, et les dévoua sagement à sa religion et à son mari. Eudoxie composa une paraphrase poétique des huit premiers livres de l’ancien Testament, et