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Défaite et retraite de Boniface. A. D. 431.

L’intelligence de Boniface ou l’ignorance des Vandales fit traîner le siége d’Hippone durant quatorze mois. La mer était toujours libre, et lorsque les environs eurent été épuisé par le brigandage des Vandales, la famine força les assiégeans d’abandonner leur entreprise. La régente de l’Occident sentait vivement l’importance et le danger de l’Afrique ; Placidie implora le secours de Théodose, et Aspar amena de Constantinople un puissant secours de troupes et de vaisseaux. Dès que les forces des deux empires furent réunies sous les ordres de Boniface, ce général marcha hardiment à la rencontre des Vandales, et la perte d’une seconde bataille confirma irrévocablement la perte de l’Afrique. Boniface s’embarqua avec la précipitation du désespoir, et les habitans d’Hippone obtinrent la permission d’occuper dans les vaisseaux la place des soldats, la plupart tués ou faits prisonniers par les Vandales. Le comte, dont la fatale crédulité avait fait une plaie incurable à sa patrie, se présenta sans doute devant sa souveraine avec une inquiétude que dissipa bientôt le sourire de Placidie. Boniface accepta avec reconnaissance le rang de patrice et celui de maître général des armées romaines ; mais il devait rougir en voyant les médailles où il est représenté avec les attributs de la vic-

    des disputans (Voyez une curieuse Collection de controverses par Le Clerc, Bibl. univ., t. XIV, p. 144-398). Peut-être un philosophe encore plus impartial rirait-il à son tour en lisant un Commentaire arminien sur l’Épître aux Romains.