Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/235

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toire[1]. Aussi orgueilleux que perfide, Ætius ne put voir sans colère la découverte de sa trahison, le ressentiment de l’impératrice, et la faveur dont jouissait son rival. Il revint précipitamment de la Gaule en Italie avec une suite ou plutôt une armée de Barbares ; et telle était la faiblesse du gouvernement, que les deux généraux décidèrent leur querelle particulière dans une bataille sanglante. [Sa mort. A. D. 432.]Boniface remporta la victoire et perdit la vie ; il revint mortellement blessé de la main d’Ætius, et ne vécut que peu de jours. Il poussa les sentimens de la charité chrétienne dans ses derniers momens, jusqu’à presser sa femme, riche héritière d’Espagne, d’accepter Ætius pour son second mari ; mais Ætius ne tira pas alors grand avantage de la générosité de son ennemi. Placidie le fit déclarer rebelle. Après avoir inutilement essayé de se défendre dans les forteresses qu’il avait construites dans ses domaines, il se retira en Pannonie, dans le camp de ses fidèles Huns ; et l’empire d’Orient perdit, par leur discorde, le secours de ses deux plus braves généraux[2].

  1. Ducange, Fam. byzant., p. 67. D’un côté la tête de Valentinien, et sur le revers Boniface dans un char de triomphe, attelé de quatre chevaux, tenant un fouet dans une main et une palme dans l’autre. Dans quelques médailles le char est attelé de quatre cerfs, emblème malheureux. Je ne crois pas que l’on puisse citer un second exemple de la représentation d’un sujet sur le revers de la médaille d’un empereur. Voy. Sciences des médailles, par le père Jobert, t. I, p. 132-150, édit. de 1739, par le baron de La Bastie.
  2. Procop. (De bell. Vandal., l. I, c. 3, p. 185) ne