Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/258

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khan des redoutables Geougen, et qu’il envoya des ambassadeurs à la Chine pour y négocier sur le pied d’égalité un traité d’alliance. Dans le nombre des nations qui obéissaient au roi des Huns, et qui, pendant sa vie, ne formèrent jamais la pensée de secouer le joug, on compte les Gépides et les Ostrogoths, distingués par leur nombre, leur valeur et le mérite personnel de leurs chefs. Le célèbre Ardaric, roi des Gépides, était le conseiller sage et fidèle du monarque, qui estimait autant son caractère intrépide qu’il aimait les vertus douces et modestes de Walamir, roi des Ostrogoths. La foule de rois obscurs, les chefs de tribus guerrières qui servaient sous les drapeaux d’Attila se rangeaient autour de lui dans l’humble contenance de gardes ou de domestiques : attentifs à tous ses regards, ils tremblaient au moindre signe de mécontentement, et au premier signal ils exécutaient ses ordres les plus sévères sans se permettre un murmure. En temps de paix, un certain nombre de princes dépendans se rendaient tour à tour et à des temps fixes sous ses drapeaux, et formaient la garde de son camp avec leurs troupes nationales ; mais lorsque Attila rassemblait toutes ses forces militaires, son armée se trouvait composée de cinq, ou, selon d’autres, de sept cent mille Barbares[1].

    pierre. Voyez Cherefeddin-Ali, Hist. de Timur-Bec, tome I, pages 82-83.

  1. Jornandès, c. 35, p. 661 ; c. 37, p. 667 ; voy. Tillem., Hist. des emper., t. VI, p. 129-138. Corneille a peint la manière hautaine avec laquelle Attila traitait les rois ses