Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

familière des ambassadeurs impériaux, qui discutèrent entre eux à la cour d’Attila le caractère de ce prince et les vues de son ambition, les ministres de Constantinople montrèrent l’espérance de voir ses forces occupées long-temps dans une guerre difficile et douteuse contre les princes de la maison de Sassan ; mais les Italiens, plus prévoyans, leur firent sentir l’imprudence et le danger d’une semblable espérance, leur démontrèrent que les Mèdes et les Persans étaient incapables de résister aux Huns, et que cette conquête facile augmenterait la puissance et l’orgueil du vainqueur, qui, au lieu de se contenter d’une faible contribution et du titre de général de Théodose, en viendrait bientôt à imposer un joug honteux et intolérable aux Romains humiliés et captifs, dont l’empire se trouvait de toutes parts resserré par celui des Huns[1].

Ils attaquent l’Empire d’Orient. A. D. 441.

Tandis que les puissances de l’Europe et de l’Asie cherchaient à détourner le danger qui les menaçait, l’alliance d’Attila maintenait les Vandales dans la possession de l’Afrique. Les cours de Ravenne et de Constantinople avaient réuni leurs forces pour recouvrer cette précieuse province, et les ports de la Sicile étaient déjà remplis des vaisseaux et des soldats de Théodose ; mais le rusé Genseric, dont les négociations s’étendaient dans toutes les parties du monde, prévint cette entreprise en excitant le roi des Huns à envahir l’empire d’Orient ; et un événement de peu

  1. Voyez l’original de la conversation dans Priscus, p. 64, 65.