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dont l’histoire fasse connaître le nom et les actions d’une manière authentique, faisait sa résidence à Dispargum[1], village ou forteresse dont on peut assigner la position entre Bruxelles et Louvain. Le roi des Francs apprit, par ses espions, que la seconde Belgique était presque sans défense, et qu’un léger effort suffirait pour s’en emparer. Il pénétra audacieusement à travers les bois et les marais de la forêt Carbonaire[2], s’empara de Cambrai et de Tournay, les deux seules villes qui existassent dans le cinquième siècle, et étendit ses conquêtes jusqu’à la rivière de la Somme, dans un pays désert, dont la culture et la population sont les effets d’une industrie plus moderne[3]. Tandis que Clodion campait dans les plaines de l’Artois[4], et célébrait avec une arro-

    dans Sidonius-Apollinaris, Panégyr. de Majorien, 238-254. De telles peintures, quoique grossièrement tracées, ont une valeur réelle et particulière. Le père Daniel (Histoire de la Milice française, t. I, p. 2-7) a éclairci cette description.

  1. Dubos, Hist. crit., etc. t. I, p. 271, 272. Quelques auteurs ont placé Dispargum de l’autre côté du Rhin. Voy. une Note des éditeurs Bénédictins aux Historiens de France, t. II, p. 166.
  2. La forêt Carbonnaire ou Carbonnienne était cette partie de la grande forêt des Ardennes, qui est située entre l’Escaut et la Meuse. Valois, Notitia Gall., p. 126.
  3. Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 9, t. II, p. 166, 167 ; Fredegar., Epitom., c. 9, p. 395 ; Gesta reg. Francor., c. 5, t. II, p. 544 ; Vit. S. Remig. ab Hincmar, t. III, p. 373.
  4. … Francus quâ Cloio patentes