Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/374

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ture et de la jurisprudence à l’exercice de la chasse et à celui des armes. Trente ans de sa vie avaient été consacrés avec honneur au service public ; il avait déployé alternativement son génie pour la guerre et pour les négociations ; et le soldat d’Ætius, après s’être acquitté avec succès des plus importantes ambassades, fut élevé à la dignité de préfet du prétoire de la Gaule. Soit que le mérite d’Avitus eût excité l’envie, ou qu’il eût désiré lui-même de goûter les plaisirs de l’indépendance et de la tranquillité, il s’était enfin retiré dans les domaines qu’il possédait aux environs de Clermont en Auvergne. Une source abondante qui formait une cascade naturelle, en se précipitant du haut d’une montagne, déchargeait ses eaux dans un lac de deux milles de longueur, et sa maison de campagne était agréablement située sur les bords du lac. Avitus y avait construit des bains, des portiques, des appartemens d’hiver et d’été[1], et tout ce qui pouvait contribuer à la commodité et aux jouissances du luxe. Environné dans sa retraite de la perspective riante des bois et des prairies, Avitus occupait ses loisirs de la lecture, des plaisirs champêtres, de l’agriculture et de la société de quelques amis[2], lorsqu’il reçut le

  1. D’après l’exemple de Pline-le-Jeune, Sidonius (l. II, c. 2) a fait une description pompeuse, obscure et prolixe, de sa maison de campagne nommée Avitacium, et qui avait appartenu à Avitus. On n’en connaît pas au juste la position. On peut cependant consulter les notes de Savaron et de Sirmond.
  2. Sidonius (l. II, epist. 9) décrit la manière dont vi-