Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/393

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anciens temps[1]. 3o. « On doit, dit l’empereur, considérer les communautés municipales que les anciens appelaient, avec raison, de petits sénats, comme l’âme des villes et le nerf de la république ; et cependant elles ont été tellement opprimées par l’injustice des magistrats et par la vénalité des collecteurs, que la plupart de leurs membres, renonçant à leur dignité et à leur pays, ont cherché un asile obscur dans des provinces éloignées. » Il les presse, il leur ordonne même de revenir dans leurs villes ; mais il fait cesser les vexations qui les avaient contraints d’abandonner les fonctions municipales. Majorien les charge de la levée des tributs sous l’autorité des magistrats provinciaux, et au lieu d’être garans de toute la somme imposée sur leur district, ils doivent seulement donner une liste exacte des payemens qu’ils ont reçus, et de ceux des contribuables qui n’ont pas satisfait à leur part de l’imposition. 4o. Majorien n’ignorait point que ces communautés n’étaient que trop disposées à se venger des injustices et des vexations qu’on leur avait fait souffrir, et il rétablit l’ancien office de défenseur des villes. Il exhorte le peuple à choisir dans une assemblée libre et gé-

  1. Le savant Greaves (vol. I, p. 329, 330, 331) a découvert, à force de recherches, que les aurei des Antonins pesaient cent dix-huit grains anglais, et que ceux du cinquième siècle n’en pesaient que soixante huit. Majorien donna cours à toutes les pièces d’or, en exceptant le solidus des Gaulois, défectueux non pas relativement au poids, mais au titre.