Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/414

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conduite prudente et modérée tranquillisait Aspar, et le détournait des mesures violentes qui auraient entraîné sa perte ou celle de ses ennemis. Cette révolution intérieure influa sur le système politique de l’empire. Tant qu’Aspar avait avili par sa tyrannie la majesté du trône, des motifs secrets d’intérêt et de religion l’avaient engagé à favoriser Genseric : mais dès que Léon fut délivré de cette ignominieuse servitude, il écouta les plaintes des Italiens, résolut de chasser les Vandales de l’Afrique, et déclara son alliance avec son collègue Anthemius, qu’il plaça solennellement sur le trône de l’Occident.

Anthemius, empereur d’Occident. A. D. 467-472.

On a peut-être exagéré les vertus d’Anthemius comme l’illustration de son origine, que l’on faisait remonter à une suite d’empereurs, quoique l’usurpateur Procope soit le seul de ses ancêtres qui ait été honoré de la pourpre[1] ; mais le mérite de ses derniers parens, leurs dignités et leurs richesses, plaçaient Anthemius au nombre des plus illustres sujets de l’empire d’Orient. Procope, son père, avait obtenu, au retour de son ambassade en Perse, le rang de général et de patrice : le nom d’Anthemius venait de son grand-père maternel, le célèbre préfet qui gouverna l’empire avec tant de sagesse

  1. … Tali tu civis ab urbe
    Procopio genitore micas ; citi prisca propaga
    Augustis venit à proavis…

        Sidon., Panegyr. Anthem. 67-306.
    Le poète continue ensuite à raconter la vie privée et les aventures du futur empereur, dont il était probablement fort mal informé.