Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/447

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épiscopal du vénérable saint Épiphane, où il fut immédiatement assiégé par les confédérés. Ils emportèrent les fortifications, pillèrent la ville ; l’évêque, par les efforts de son zèle parvint, jusqu’à un certain point, à sauver les richesses de son église et la chasteté des captives ; cependant le tumulte ne put être apaisé qu’après l’exécution d’Oreste[1]. Son frère Paul perdit la vie dans un combat près de Ravenne ; et Augustule, hors d’état désormais d’imposer aucun respect, fut réduit à implorer la clémence d’Odoacre.

Odoacre, roi d’Italie. A. D. 476-490.

Le Barbare vainqueur était fils d’Édecon, qui avait été le collègue d’Oreste et l’ambassadeur d’Attila dans des circonstances dont nous avons traité dans le chapitre précédent. L’honneur d’un ambassadeur devrait être à l’abri du soupçon ; cependant on sait qu’Édecon avait prêté l’oreille à un complot tramé contre la vie de son souverain ; mais son mérite ou son repentir avait effacé cette apparence de crime ; il jouissait d’un rang élevé et de la faveur de son maître, et les troupes qui sous ses ordres gardaient à leur tour le village royal qu’habitait Attila, étaient composées d’une tribu de Scyrres, ses sujets héréditaires. Lorsque les nations se révoltèrent après la mort d’Attila, les Scyrres suivirent le sort des Huns, et plus de douze ans après, le nom d’Édecon tient

  1. Voy. Ennodius, in vit. Epiph. Sirmond, t. I, p. 1669, 1670. Il confirme le récit de Procope ; cependant on peut douter que le diable ait suscité le siège de Pavie pour affliger l’évêque et son troupeau.