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ils ramenèrent la vie de dévotion contemplative, instituée par les esséniens dans l’Égypte et dans la Palestine. Le philosophe Pline avait contemplé avec étonnement un peuple de solitaires qui habitaient parmi les palmiers de la mer Morte, qui subsistaient sans argent, qui se perpétuaient sans femmes, et que le dégoût ou le repentir recrutaient continuellement d’associés volontaires[1].

Saint Antoine et les moines d’Égypte. A. D. 305.

L’Égypte, mère féconde de toutes les superstitions, donna l’exemple de la vie monastique[2]. Antoine, jeune homme sans éducation, né dans la Basse-Thébaïde[3], distribua son pa-

    fane des jésuites de Flandre (Hélyot, Hist. des Ordres monastiques, t. I, p. 282-300) ; et la statue d’Élie le carmélite a été élevée dans l’église de Saint-Pierre. Voyage du père Labat, t. III, p. 87.

  1. Pline, Hist. nat., v. 15. Gens sola et in toto orbe præter cæteras mira, sine ullâ feminâ, omni venere abdicatâ, sine pecuniâ, socia palmarum. Ita per seculorum millia, incredibile dictu, gens æterna est in qua nemo nascitur. Tam fæcunda illis aliorum vitæ pœnitentia est. Il les place à une distance suffisante du lac pour qu’ils soient à l’abri de ses exhalaisons malsaines, et nomme Engaddi et Masada comme les villes les plus prochaines. La Laura et le monastère de Saint-Sabas n’étaient vraisemblablement pas fort éloignés de cet endroit. Voyez Reland, Palest., t. I, p. 295 ; t. II, p. 763-874, 880-890.
  2. Voyez saint Athanase, Opera, t. II, p. 405-540 ; et vit. Patrum, p. 26-74, avec les notes de Rosweyde. La première est l’original grec ; la dernière, une version latine très-ancienne par Evagrius, l’ami de saint Jérôme.
  3. Γραμματα μεν μαθειν ο‌υκ ηνεσχετο. (Saint Athanase, t. II, in vit. S. Anton., p. 452.) L’opinion de son ignorance