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et des synodes. Les manichéens, qui voulaient concilier la religion du Christ et celle de Zoroastre, s’étaient secrètement introduits dans les provinces ; mais ces sectaires étrangers furent enveloppés dans la proscription des gnostiques, et la haine publique se chargea d’exécuter les lois impériales. Les opinions raisonnables des pélagiens se répandirent de la Bretagne à Rome, dans l’Afrique et dans la Palestine, et disparurent insensiblement dans un siècle de superstition ; mais les controverses d’Eutychès et de Nestorius déchirèrent l’Orient. En cherchant à expliquer le mystère de l’incarnation, ils hâtèrent la ruine du christianisme dans le pays qui lui avait servi de berceau. Ces controverses s’élevèrent dès le règne de Théodose II ; mais les événemens qui en furent les suites m’entraîneraient fort au-delà des bornes que je me suis proposées dans ce volume. La chaîne des argumens métaphysiques, les contestations d’un clergé ambitieux, et son influence politique sur le déclin de l’empire d’Orient, pourront fournir des matériaux à une histoire intéressante et instructive depuis les conciles généraux d’Éphèse et de Chalcédoine, jusqu’à la conquête de l’Orient par les successeurs de Mahomet.


fin du tome sixième.