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renverser le trône de l’antéchrist, pour purifier par le feu et par le sang les abominations de la Babylone spirituelle[1].

Alaric se retire de Rome et ravage l’Italie. A. D. 410. Août 29.

La retraite des Goths victorieux, qui évacuèrent Rome le sixième jour[2], pouvait être motivée par la prudence ; mais elle ne fut probablement pas l’effet de la crainte[3]. À la tête d’une armée chargée de riches et pesantes dépouilles, l’intrépide Alaric s’avança le long de la voie Appienne, dans les provinces méridionales de l’Italie, détruisant tout ce qui osait s’opposer à son passage, et se contentant de piller les pays qui ne lui offraient aucune résistance. Nous ignorons quel fut le sort de Capoue, l’orgueilleuse et voluptueuse capitale de la Campanie, qui, bien que déchue de son ancienne grandeur, passait encore pour la huitième ville de l’empire[4], tandis que Nole, située dans ses envi-

  1. Bossuet (Hist. des Variations des Églises protestantes, l. I, p. 20-36) a attaqué vigoureusement la disposition fougueuse de Luther, effet du tempérament et de l’enthousiasme ; et Seckendorf, Commentaire du luthéranisme, l’a défendu faiblement, l. I, no 78, p. 120 ; et l. III, no 122, p. 556.
  2. Marcellin dans sa Chronique. Orose (l. VII, c. 39, p. 575) assure qu’il quitta Rome le troisième jour ; mais cette différence peut aisément être conciliée par les mouvemens successifs des différens corps d’une grande armée.
  3. Socrate (l. VII, p. 10) prétend, sans aucune apparence de vérité ou de raison, qu’Alaric se retira à la hâte en apprenant que les armées de l’empire d’Orient étaient en marche pour venir l’attaquer.
  4. Ausone, De Claris urbibus., p. 233, édit. Toll. Le