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Les trois défaites d’Odoacre. A. D. 489. Août 28. Sept. 27. A. D. 490. Août.

Odoacre, rival digne de ses armes, occupait déjà près des ruines d’Aquilée le poste avantageux et bien connu du Lisonzo ; il avait sous ses ordres une grande armée, mais elle était commandée par des rois indépendans[1], ou par des chefs qui dédaignaient également les devoirs de la subordination et la sagesse des délais. À peine Théodoric eut-il accordé quelque repos à sa cavalerie fatiguée, qu’il attaqua les retranchemens de l’ennemi. Les Ostrogoths montrèrent plus d’ardeur pour s’emparer des terres de l’Italie que les mercenaires n’en montrèrent pour les défendre ; et la province vénitienne, jusqu’aux murs de Vérone, fut la récompense de leur première victoire. Théodoric rencontra aux environs de cette ville, et sur les bords escarpés de l’impétueux Adige, une nouvelle armée plus forte que la première, dont le courage n’était point abattu par la première défaite ; ce second combat fut plus obstiné que le précédent, mais décisif : Odoacre s’enfuit à Ravenne ; Théodoric s’avança vers Milan, et les troupes vaincues reconnurent son empire par de bruyantes protestations de respect et de fidélité : mais leur inconstance ou leur trahison l’exposa bientôt au plus grand des périls : un déserteur qu’on avait

    (p. 1598-1602) ; mais il faut traduire dans la langue de la raison les expressions ampoulées de cet écrivain.

  1. Tot reges, etc. Ennodius, p. 1602. Il faut se souvenir combien le titre de roi était alors commun et avili, et que les mercenaires de l’Italie appartenaient à un grand nombre de tribus ou de nations.