Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

recevait de la libéralité du roi[1], annonce un décroissement de population : toutefois la Pouille, la Calabre et la Sicile, versaient dans les magasins de Rome le tribut de leurs moissons : une ration de pain et de viande était accordée aux citoyens indigens ; et tous les emplois qui avaient rapport à leur santé et à leur bonheur étaient réputés honorables. Les jeux publics, assez brillans pour que la politesse d’un ambassadeur grec pût leur donner des éloges, présentaient une faible idée de la magnificence des Césars ; mais l’art de la musique, ceux de la gymnastique et de la pantomime, n’étaient pas tombés entièrement dans l’oubli ; les bêtes sauvages de l’Afrique exerçaient toujours dans le Colisée le courage et la dextérité des chasseurs ; et l’indulgent Théodoric tolérait avec patience, ou réprimait avec douceur les factions des Bleus et des Verts, dont les querelles avaient si souvent rempli le Cirque de clameurs et de sang[2]. [Théodoric va à Rome. A. D. 500.]La septième année de son paisible règne, il voulut voir la vieille capitale du monde ; le sénat et le peuple allèrent en pompe saluer un prince

  1. On ne lui en donnait plus que cent vingt mille modii ou quatre mille quarters. (Anon., Val., p. 721 ; et Variar., I, 35 ; VI, 18 ; XI, 5-39.)
  2. Voyez ses égards et son indulgence pour les jeux du Cirque, du Colisée ou du Théâtre, dans la Chronique et les Épîtres de Cassiodore (Variar., I, 20, 27, 30, 31, 32 ; III, 51 ; IV, 51, éclaircis par la quatorzième note de l’histoire de Mascou). Cassiodore s’est appliqué à orner ce sujet d’une sorte de pompe d’érudition qui ne manque pourtant pas d’agrément.