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et il établit le Rhône pour limite de leurs domaines[1]. Amalaric fut rétabli sur le trône d’Espagne ; l’Italie et toutes les conquêtes des Ostrogoths furent léguées à Athalaric, âgé alors seulement de dix ans, mais qu’on chérissait comme le dernier rejeton de la ligne des Amali, par le mariage de peu de durée de sa mère Amalasonthe avec un prince de ce sang qui avait abandonné la patrie de ses ancêtres[2]. Les chefs des Goths et les magistrats d’Italie promirent mutuellement, sous les yeux du monarque mourant, de demeurer fidèles à Athalaric et à sa mère, et reçurent de Théodoric, en ce moment imposant, le salutaire avis de maintenir les lois, d’aimer le sénat et le peuple de Rome, et de cultiver avec respect l’amitié de l’empereur[3]. Amalasonthe, sa fille, lui éleva un monument dans un lieu qui domine la côte de Ravenne,

  1. Procope, Goth., l. I, c. 1, 2, 12, 13. Ce partage fut ordonné par Théodoric, mais il n’eut lieu qu’après sa mort. Regni hæreditatem superstes reliquit. Isidor., Chron., p. 721, édit. de Grot.
  2. Berimond, troisième descendant de Hermanric, roi des Ostrogoths, s’était retiré en Espagne, où il vécut et mourut dans l’obscurité. Jornandès, c. 33, p. 202, édit. de Muratori. Voyez la découverte, les noces et la mort d’Eutharic, son petit-fils, c. 58, p. 220. Les jeux qu’il donna aux Romains purent le rendre populaire. Cassiodore, in Chron. Mais Eutharic était asper in religione. Anonym. Valois, p. 722, 723.
  3. Voyez les conseils de Théodoric et les promesses de son successeur dans Procope, Goth., l. I, c. 1, 2 ; Jornandès, c. 59, p. 220, 221 ; et Cassiodore, Variar., VIII, 1-7. Ces épîtres sont le triomphe de son éloquence ministérielle.