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le port et les rivages des environs. On y voit une chapelle de forme circulaire et de trente pieds de diamètre, surmontée d’une coupole de granit d’un seul bloc ; du centre de la coupole s’élevaient quatre colonnes qui soutenaient, dans un vase de porphyre, les restes du roi des Goths qu’environnaient les statues d’airain des douze apôtres[1]. On pourrait croire qu’après quelques expiations, l’esprit de Théodoric se réunit à ceux des bienfaiteurs du genre humain, si un ermite d’Italie n’avait pas été témoin, dans une vision, de la damnation de Théodoric, dont il vit l’âme plongée par les ministres de la vengeance céleste[2] dans le volcan de Lipari, l’une des bouches de l’enfer[3].



  1. Anon. Valois, p. 724 ; Agnellus de vitis Pont. Raven. in Muratori, Script. rerum Ital., t. II, part. 1, p. 67 ; Alberti, Descrizione d’Italia, p. 311.
  2. Grégoire Ier (Dialog. IV, 36) débite ce récit, qu’adopte Baronius, A. D. 526, no 28. Le pape et le cardinal sont de graves docteurs, et suffisent pour établir une opinion probable.
  3. Théodoric lui-même, ou plutôt Cassiodore, avait pris le ton tragique dans la description des Volcans de Lipari. Cluvier, Sicilia, p. 406-410, et Vesuvius, IV, 50.