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mais au temps de Justinien ce saint pillage n’était désapprouvé que par les sectaires victimes de son avide orthodoxie[1].

Des ministres de Justinien.

La honte de ces désordres doit retomber, en dernière analyse, sur l’empereur lui-même ; mais cependant le tort et le profit des mesures de ce genre appartient en général aux ministres de Justinien, qu’on ne choisissait guère pour leurs vertus, et qui ne devaient pas toujours leur élévation à leurs talens[2]. Nous examinerons, lorsque nous parlerons de la réforme des lois romaines, le mérite du questeur Tribonien ; mais c’est au préfet du prétoire qu’était soumise l’administration de l’empire d’Orient ; [Jean de Cappadocce.]et le tableau des vices reconnus de Jean de Cappadocce[3], qu’on trouve dans l’histoire publique de Procope, justifie ce qu’il en raconte dans ses anecdotes. Il n’avait pas puisé ses lumières dans les écoles[4], et son style était à peine supportable ; mais

  1. Jean Malala, t. II, p. 101, 102, 103.
  2. Un de ces ministres, Anatolius, périt dans un tremblement de terre ; preuve indubitable contre lui ! Les plaintes et les cris du peuple, que rapporte Agathias (l. V, p. 146, 147) s’accordent avec les accusations de Procope dans les Anecdotes. L’aliena pecunia reddenda de Corippus (l. II, 381, etc.) fait peu d’honneur à la mémoire de Justinien.
  3. Voyez l’histoire et le caractère de Jean de Cappadoce dans Procope, Persic., l. I, c. 24, 25 ; l. II, c. 30 ; Vandal., l. I, c. 13 ; Anecdot., c. 2, 17, 22. L’accord qui se trouve sur ce point entre l’Histoire et les Anecdotes porte un coup mortel à la réputation du préfet.
  4. Ου γαρ αλλο ο‌υδεν ες γραμματισ‌το‌υς Φοιτων εμαθεν οτι μη