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Vitigès, roi d’Italie. A. D. 536. Août. A. D. 540.

Les citoyens et la fidèle garnison de Naples avaient attendu vainement leur délivrance d’un prince qui parut spectateur inactif et presque indifférent de leur ruine. Théodat se renferma dans les murs de Rome ; sa cavalerie s’était portée quarante milles en avant sur la voie Appienne, et campait au milieu des marais Pontins, qu’un canal de dix-neuf milles de longueur avait récemment desséchés et convertis en excellens pâturages[1] ; mais les principales forces des Goths se trouvaient répandues dans la Dalmatie, la Vénétie et la Gaule ; et leur faible monarque fut consterné par un présage funeste qui semblait annoncer la chute de son empire[2]. Les plus vils

    cochon ; et ces brutes animaux (je ne parle pas du cochon) se querellaient avec une femme pour la hure.

  1. Cluvier (t. II, p. 1007) confond le Decennovium avec la rivière Ufens ; ce qui est un peu étrange. C’était, dans la vérité, un canal de dix-neuf milles, depuis le Forum Appii jusqu’à Terracine, et sur lequel Horace s’était embarqué la nuit. Le Decennovium dont parlent Lucain, Dion-Cassius et Cassiodore, a été successivement ruiné, rétabli et entièrement détruit. (Analyse de l’Italie, p. 185, etc.)
  2. Un Juif avait satisfait sa haine et son mépris pour tous les chrétiens sans distinction de sectes, en resserrant dans un lieu fort étroit des bandes de cochons de dix chacune, et en les numérotant sous les noms de Goths, de Grecs et de Romains. Presque tous les cochons de la première bande furent trouvés morts, presque tous ceux de la seconde étaient en vie ; la moitié de ceux de la troisième moururent ; les cinq autres perdirent leurs soies ; et ce grossier emblème n’exprimait pas mal ce qui arriva.