Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/402

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étendue que l’imagination ait pu donner à la ville de Rome, sa circonférence, mesurée avec exactitude, était de douze milles trois cent quarante-cinq pas ; et si l’on excepte le côté du Vatican, où elle s’est étendue par la suite, cette circonférence a toujours été la même depuis le triomphe d’Aurélien jusqu’au règne paisible et obscur de ses derniers papes[1] ; mais aux jours de sa grandeur, tous les quartiers étaient pleins d’édifices et d’habitans ; et les faubourgs populeux qui se prolongeaient sur les bords des chemins publics, formaient autant de rayons qui partaient d’un centre commun. L’adversité avait alors fait disparaître les ornemens accessoires, et avait laissé nue et déserte une grande partie des sept collines. Rome pouvait fournir trente mille combattans[2] ; et quoiqu’ils ne fussent ni

  1. M. d’Anville a donné dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions, année 1756, t. III, p. 198-286, un plan de Rome sur une échelle plus petite, mais beaucoup plus exacte que celle du plan qu’il avait tracé en 1788 pour l’Histoire de Rollin. Il avait profité des leçons de l’expérience ; et au lieu de la topographie de Rossi, il s’était servi de la nouvelle et excellente carte de Nolli. L’ancienne mesure de treize milles que donne Pline, doit être réduite à huit. Il est plus aisé d’altérer un texte que d’éloigner des collines ou des édifices.
  2. En 1709, Labat (Voyages en Italie, t. III, p. 218) comptait à Rome cent trente-huit mille cinq cent soixante-huit âmes chrétiennes, et en outre huit à dix mille Juifs, apparemment sans âmes. En 1763, la population de Rome était de plus de cent soixante mille âmes.