à la pompe et aux vanités de ce monde. Il employa son riche patrimoine à la fondation de sept couvens[1], un à Rome[2], et six en Sicile ; et il ne formait d’autre vœu que celui de mener une vie obscure, glorieuse seulement dans l’éternité. Cependant sa dévotion, quelque sincère qu’elle pût être, l’avait conduit dans la route la plus propre à remplir les vues d’un ambitieux et rusé politique. Les talens de Grégoire et l’éclat de sa retraite le rendirent cher et utile à l’Église : il fallait bien qu’il obéît aux ordres qu’on lui donnait, car une obéissance implicite a toujours été recommandée comme le premier devoir d’un moine. Aussitôt qu’il eut été revêtu du diaconat, il alla résider à la cour de Byzance en qualité de nonce ou de ministre du saint siége, et il y
- ↑ Les Bénédictins (in vit. sanct. Greg., l. I, p. 205-208) s’efforcent de prouver que saint Grégoire adopta pour ses monastères la règle de leur ordre ; mais, comme on a avoué que le fait paraissait douteux, il est clair que la prétention de ces puissans moines est tout-à-fait fausse. Voyez Butler, Lives of the Saints, vol. III, p. 145, ouvrage de mérite, dont le bon sens et le savoir appartiennent à l’auteur, tandis que les préjugés qu’on y trouve sont ceux de sa profession.
- ↑ Monasterium gregorianum in ejusdem beati Gregorii ædibus ad clivum Scauri prope ecclesiam SS. Johannis et Pauli in honorem S. Andræ. (Jean, in vit. S. Greg., l. I, c. 6 ; saint Grégoire, l. VII, epist. 13.) Cette maison et ce monastère étaient situés sur le flanc du mont Cælius, qui fait face au mont Palatin. On y trouve aujourd’hui les Camaldules. Saint Grégoire triomphe, et saint André s’est retiré dans une petite chapelle. (Nardini, Roma antic., l. III, c. 6, p. 100 ; Descrizzione di Roma, t. I, p. 442-446.)