Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/38

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l’énumération des conquêtes des Turcs ; ils offrirent leur amitié et leurs secours ; et, pour montrer leur bonne foi, ils dévouèrent aux plus affreux malheurs eux et Disabul leur maître, s’ils manquaient à leur parole. Les ambassadeurs d’un monarque puissant et éloigné furent accueillis par l’empereur d’une manière hospitalière. La vue des vers à soie et des métiers qui travaillaient la matière précieuse que fournissent ces insectes, anéantit les espérances des Sogdoïtes : l’empereur renonça ou parut renoncer aux fugitifs Avares ; il accepta l’alliance des Turcs ; et un de ses ministres porta au pied du mont Altaï la ratification du traité. Sous les successeurs de Justinien, l’amitié des deux nations s’accrut par des rapports fréquens et sincères ; les vassaux du khan les plus favorisés eurent aussi la permission de traiter avec la cour de Byzance ; et cent six Turcs qui étaient venus à Constantinople à différentes époques, en partirent en même temps pour retourner dans leur patrie. L’histoire n’indique pas le temps qu’il fallait pour se rendre de cette ville au mont Altaï ; il eût été difficile de donner les détails de cette route qui traversait les déserts, les montagnes, les rivières et les marais sans nom de la Tartarie ; mais il nous

    p. 324, 346, 406, 429. Hyde (De religione veter. Persarum, p. 521, etc.) a donné deux alphabets du Thibet et des Eygours. Je soupçonne depuis long-temps que toutes les connaissances des Scythes, quelques-unes et peut-être une grande partie des connaissances des Indiens sont venues des Grecs de la Bactriane.