Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 9.djvu/59

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l’indiscrétion de Flavien, pontife de Byzance, ne les eût exposées au monde chrétien. Flavien rassembla sur-le-champ son synode domestique ; les clameurs et l’artifice en déshonorèrent les opérations, et on y condamna l’hérétique affaibli par la vieillesse, à qui on surprit une déclaration où il semblait confesser que le Christ n’avait pas tiré son corps de la substance de la vierge Marie. Eutychès appela de ce décret à un concile général, et sa cause fut soutenue avec vigueur par Chrysaphius, l’eunuque régnant du palais, qu’il avait tenu sur les fonts de baptême, et Dioscore son complice, qui avait succédé au siége, au symbole, aux talens et aux vices du neveu de Théophile. [Second concile d’Éphèse. A. D. 419. Août 8-11.]Théodose voulut avec raison, et ordonna spécialement que le second synode d’Éphèse fût composé de dix métropolitains et de dix évêques de chacun des six diocèses de l’Orient : quelques exceptions, accordées à la faveur ou au mérite, portèrent à cent trente-cinq le nombre des pères du concile ; et le Syrien Barsumas, en qualité de chef et de représentant des moines, fut invité à prendre séance et à voter avec les successeurs des apôtres. Mais le despotisme du patriarche d’Alexandrie viola encore la liberté des discussions ; les arsenaux de l’Égypte fournirent de nouveau des armes matérielles et des armes spirituelles ; une troupe d’archers vétérans de l’Asie servait sous les ordres de Dioscore, et des moines plus redoutables encore, inaccessibles à la raison ou à la pitié, assiégeaient les portes de la cathédrale. Le général et les pères, qu’on aurait dû croire libres