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larmes, le crime ou la faiblesse des magistrats qui avaient perverti les institutions les plus sages et les plus salutaires[1].

Traité de paix entre Attila et l’empire d’Orient. A. D. 446.

La politique timide et honteuse des Romains de l’Occident, avait abandonné l’empire d’Orient aux ravages des Barbares[2]. Le monarque n’avait rien dans son caractère qui pût suppléer à la perte des armées et au défaut de courage et de discipline. Théodose, qui prenait sans doute encore le ton convenable à son titre d’invincible Auguste qu’il n’avait pas quitté, fut réduit à solliciter la clémence d’Attila ; celui-ci dicta impérieusement les conditions d’une paix ignominieuse. 1o. L’empereur d’Orient céda, par une convention, soit expresse, soit tacite, un vaste et utile territoire qui s’étendait le long des rives méridionales du Danube, depuis Singidunum ou Belgrade jusqu’à Novæ, dans le diocèse de la Thrace. La largeur fut énoncée vaguement par l’expression de quinze jours de marche ; mais la proposition que fit Attila de changer le lieu du marché national, prouva bientôt qu’il comprenait les ruines de Naissus dans les limites de ses nouveaux états. 2o. Le roi des Huns exigea et obtint que le tribut annuel de sept cents livres pesant d’or serait porté à deux mille cent livres ; et il stipula le payement immédiat de six

  1. Voyez la conversation entière dans Priscus, p. 59-62.
  2. Nova iterum Orienti assurgit ruina… quum nulla ab Occidentalibus ferreuntur auxilia. Prosper-Tyro composa cette Chronique dans l’Occident, et son observation semble renfermer une censure.