Page:Gide - Œdipe, 1931.djvu/88

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qui te connaît comme tu ne te connais pas toi-même.

ŒDIPE

D’où prends-tu que je ne me connais pas ?

TIRÉSIAS

De ceci que tu te crois heureux.

ŒDIPE

Pourquoi ne me croirais-je pas heureux, quand je le suis ?

TIRÉSIAS

Le malade qui se croit sain n’a pas grand appétit de guérir.

ŒDIPE

Prétends-tu me persuader d’être malade ?