Page:Gide - Œdipe, 1931.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

TIRÉSIAS

Et d’autant plus malade que tu ne sais pas que tu l’es. Œdipe, qui prétends échapper à Dieu et ignores même qui tu es, je voudrais t’apprendre à te voir.

ŒDIPE

On dirait, à t’entendre, que l’aveugle de nous deux, c’est moi.

TIRÉSIAS

Si mes yeux de chair sont fermés, c’est pour mieux laisser s’ouvrir ceux de l’âme.

ŒDIPE

Avec ces yeux de l’âme, que vois-tu ?