Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/160

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le renoncement au voyage

indifféremment le roc morne, le lit bordé de lauriers-roses de cet oued qui m’enchantait à l’aller. Lâchement, ce matin pour le coupé j’ai quitté l’impériale, afin de lire plus aisément. D’où vient dans cette miteuse diligence, un peu plus confortable pourtant que la tapissière de Saada, cette odeur de panade aigrie ? Sort-elle du piteux voyageur qui partage avec moi le coupé ?

Sans doute ailleurs tout aussi bien qu’ici je pourrais voir : une vache, pour boire, avancer son muffle baveux, — mais, dans le dénuement parfait d’alentour, plus longuement qu’ailleurs je la regarde. Un enfant la conduit. Elle

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