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le renoncement au voyage

bleuit les jardins. Nulle mollesse ici, nulle mélancolie ; un afflux de paix inhumaine, de gloire éparse et d’indifférente splendeur. Sereine, indifférente, la nuit monte. Infiniment lointains, des nomades allument leurs feux.

Si les jours sont douteux, les nuits sont belles — plus belles que leur souvenir. Comment rentrer, comment dormir, sachant qu’au dehors, dans l’air doux, cette claire lueur continue, et sachant que la lune, avant mon départ de ces lieux, n’éclairera pour moi la ville, chaque nuit qu’un peu plus tardive et chaque nuit qu’un peu décrue.

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