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biskra

Sources d’Oumach.

Là des roseaux blanchissaient au soleil ; des lauriers croissaient en si grande abondance qu’en circulant au travers d’eux on en oubliait le désert : cela formait, enveloppant, cachant les sources, un retrait presque mystérieux que l’on savait hanté la nuit par les hyènes. Dans un défoncement du sol, les sources chaudes jaillissaient ; puis plus bas, dans un lieu moins couvert s’installaient parfois des laveuses. L’eau sulfureuse, en verdissant son lit, semblait y couler plus profonde. Le soleil montait là-dessus.

L’an passé, des nomades ont incendié la brousse ; cet endroit secret du désert, ils l’ont rasé selon la

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