— Elle vient causer avec ma tante.
— Mais avec toi, elle cause bien aussi ?
— Oh ! moi, je ne sais pas lui parler… Et puis quand elle vient, je suis couché.
— Couché !
— Oui, elle vient la nuit… Puis, cédant à sa confiance (il avait pris ma main, car j’avais reposé le portrait), tendrement et comme en secret :
— La dernière fois elle est venue m’embrasser dans mon lit.
— Elle ne t’embrasse donc pas d’ordinaire ?
— Oh ! si, beaucoup.
— Alors pourquoi dis-tu " la dernière fois " ?
— Parce qu’elle pleurait.
— Elle était avec ta tante ?
— Non ; elle était entrée toute seule dans le noir ; elle croyait que je dormais.
— Elle t’a réveillé ?
— Oh ! je ne dormais pas. Je l’attendais.
— Tu savais donc qu’elle était là ?
Il baissa la tête de nouveau, sans répondre.