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VII


Ainsi me contentais-je pour toute action, tout travail, d’exercices physiques qui, certes, impliquaient ma morale changée, mais qui ne m’apparaissaient déjà plus que comme un entraînement, un moyen, et ne me satisfaisaient plus pour eux-mêmes.

Un autre acte pourtant, à vos yeux ridicule peut-être, mais que je redirai, car il précise en sa puérilité le besoin qui me tourmentait de manifester au dehors l’intime changement de mon être : A Amalfi, je m’étais fait raser.

Jusqu’à ce jour j’avais porté toute ma barbe, avec les cheveux presque ras. Il ne me venait pas à l’idée qu’aussi bien j’aurais pu porter une coiffure différente. Et, brus-