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Page:Gide - La Porte étroite, 1909.djvu/155

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la porte étroite

heureux de mettre fin à cette comédie.

J’arrivai bien avant l’heure du repas, mais trouvai Alissa causant avec une amie qu’elle n’eut pas la force de congédier et qui n’eut pas la discrétion de partir. Quand enfin elle nous eut laissés seuls, je feignis de m’étonner qu’Alissa ne l’eût pas retenue à déjeuner. Nous étions énervés tous deux, fatigués par une nuit sans sommeil. Mon oncle vint. Alissa sentit que je le trouvais vieilli. Il était devenu dur d’oreille, entendait mal ma voix ; l’obligation de crier pour me faire comprendre abrutissait mes propos.

Après le déjeuner, la tante Plantier, ainsi qu’il avait été convenu, vint nous prendre dans sa voiture ; elle nous emmenait à Orcher avec l’intention de nous laisser, Alissa et moi, faire à pied, au retour, la plus agréable partie de la route.

Il faisait chaud pour la saison. La partie de la côte où nous marchions était exposée